Prévenir la fraude en tout temps.
Par Josée Jeffrey, D. Fisc. Pl. Fin.
Focus Retraite & Fiscalité inc.

Mars : le mois de la prévention de la fraude. La campagne de sensibilisation aux moyens de se prémunir contre des stratagèmes toujours plus astucieux durera un mois, mais c’est toute l’année que votre vigilance contre ce fléau doit être déployée.

D’autant qu’il n’est pas dit que les victimes obtiendront toujours dédommagement, comme ce fut le cas pour celles du fraudeur Earl Jones qui viennent de gagner en partie leur recours collectif contre la Banque Royale.

Voici quelques conseils pour mieux vous protéger :

  1. Protégez votre identité. Ne révélez jamais le numéro d’identification personnel (NIP) de votre carte de débit ou de crédit, en aucune circonstance et sous aucun prétexte. Au moment de le choisir, évitez les combinaisons composées à partir de votre date de naissance ou du numéro de votre adresse civique. Modifiez fréquemment votre NIP ou demandez une nouvelle carte à votre institution financière.
    Avant de disposer de vos documents contenant des renseignements personnels, prenez soin de les déchiqueter. La Sûreté du Québec (SQ) organise d’ailleurs une « opération déchiquetage » dans neuf municipalités du Québec, le 31 mars prochain. Consultez le site Web de la SQ pour en savoir davantage à ce sujet.
  2. Soyez discret dans les médias sociaux. Les fraudeurs sont là où les gens se trouvent. Ils scrutent à la loupe les informations qui circulent dans les médias sociaux et puisent dans vos propos de très bonnes pistes pour mettre à exécution leur plan. Alors, ne divulguez jamais votre numéro de téléphone ni votre adresse personnelle sur Internet. Et attention à ces nouveaux amis que vous connaissez à peine !
    Ne cliquez jamais sur un lien envoyé sans commentaire ni explication par un ami, surtout si ce dernier n’a pas l’habitude de vous référer des sites à caractère financier. Il se pourrait que son profil Internet ou sa boîte de messagerie aient été piratés. Évitez également de consulter les liens d’entreprises que vous ne connaissez pas.
    (Source : l’Autorité des marchés financiers)
  3. Méfiez-vous des courriels des gouvernements. La période des impôts est propice à la fraude. Méfiez-vous des courriels émanant soi-disant de l’Agence du revenu du Canada ou de Revenu Québec. Un stratagème courant consiste à faire croire au contribuable qu’il doit divulguer des renseignements personnels afin d’obtenir le remboursement d’impôt ou la prestation qu’il attend.
    Si l’on vous invite à suivre un lien pour ensuite révéler vos coordonnées bancaires, ne cliquez pas. L’an dernier, plusieurs personnes ont reçu une telle communication frauduleuse.
  4. Prenez garde aux petites annonces. Une petite annonce propose une façon simple et rapide de gagner de l’argent, de régler vos problèmes financiers, de décaisser vos REER ou votre CRI sans payer d’impôt ? Voilà le genre de piège que l’on vous tend.
    Profitant de ce que vous êtes désemparé par votre situation financière précaire, ces arnaqueurs vous incitent à retirer vos sommes immobilisées pour les investir dans des actions de sociétés dont ils sont en réalité eux-mêmes propriétaires. Ne vous laissez pas berner : ce n’est pas vous qui êtes sans valeur, se sont ces sociétés !
    Les sommes que vous retirez de vos REER, CRI ou fonds de retraite sont invariablement imposables. Lorsque c’est trop beau, méfiez-vous !
  5. Informez-vous. L’information est votre meilleur bouclier pour réduire votre vulnérabilité à la fraude. Plusieurs organismes vous aident à rester vigilant toute l’année en mettant sur pied des campagnes d’information et de sensibilisation.
    Je vous recommande le site Internet de l’Autorité des marchés financiers (AMF). En effet, l’AMF y émet régulièrement des mises en garde découlant des renseignements recueillis par ses équipes d’enquêteurs, entre autres relativement à la cybersurveillance. Pour combattre la fraude, il faut la dénoncer.
Prévenir la fraude en tout temps