
Par Josée Jeffrey, D. Fisc. Pl. fin
Focus retraite et fiscalité inc.
Le mois de la planification financière de la retraite tire à sa fin. De nombreux évènements et conférences ont été organisés un peu partout pour sensibiliser les gens sur l’importance de commencer tôt à planifier leur retraite et ainsi, s’assurer de recevoir les revenus suffisants pour maintenir leur niveau de vie. Cependant, tous n’auront pas cette liberté et devront retarder leur départ à la retraite pour travailler au-delà de 65 ans.
Devant l’espérance de vie qui ne cesse de progresser et les départs massifs des baby-boomers à la retraite, le gouvernement du Québec n’est pas sans s’inquiéter du nombre dégressif de travailleurs qui continueront de cotiser à la Régie des rentes du Québec (RRQ). Pour s’ajuster à ces réalités démographiques, des incitatifs ont été instaurés pour maintenir les travailleurs plus longtemps sur le marché du travail et qui, par conséquent, serviront à renflouer les coffres du RRQ.
Hausse des cotisations et des prestations du RRQ
Pour encourager les Québécois à retarder leur départ à la retraite, la RRQ bonifiera les rentes de retraite demandées après 65 ans, à compter de 2013. Ainsi, les prestations mensuelles seront majorées de 0,7 % au lieu du taux actuel de 0,5 %. À l’inverse, les rentes de retraite demandées avant l’âge de 65 ans seront réduites à compter du 1er janvier 2014. Ces réductions graduelles atteindront 0,6 % par mois d’anticipation au 1er janvier 2016 comparativement à 0,5 % actuellement.
Pour assurer la pérennité des fonds de la RRQ, le taux de cotisation augmentera de 0,15 % par année, durant six ans, à compter de janvier 2012. Cela représente une hausse de 33,60 $ pour les revenus d’emploi de 48 300 $ et plus.
Le taux de cotisation du RRQ passera graduellement de 9,9 % à 10,8 % dans les six prochaines années.
Crédit d’impôt pour les travailleurs de 65 ans et plus
Pour inciter les travailleurs expérimentés plus longtemps à demeurer ou à retourner sur le marché du travail, le gouvernement du Québec a instauré un crédit d’impôt de 16 % pour chaque dollar qui excède 5000 $ de revenus de travail admissibles de façon graduelle pour atteindre 10 000 $ en 2016. Le crédit entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2012 et la réduction maximale de l’impôt à payer sera de 1 504 $ en 2016. Cependant, ce crédit non remboursable ne pourra faire l’objet d’aucun report ou transfert en faveur du conjoint.
Les travailleurs assurés de gagner la tranche de revenu admissible pourront demander à leur employeur de réduire les retenues salariales en conséquence.
Tranche de revenu de travail admissible
L’expression tranche de revenu de travail admissible d’un particulier pour une année d’imposition donnée désignera l’excédent, sur 5 000 $, du revenu de travail admissible du particulier pour l’année, jusqu’à concurrence de :
- 3 000 $ pour l’année d’imposition 2012;
- 4 000 $ pour l’année d’imposition 2013;
- 5 000 $ pour l’année d’imposition 2014;
- 8 000 $ pour l’année d’imposition 2015;
- 10 000 $ pour les années postérieures à 2015.
Source : Revenu Québec
Voilà qui conclut ma série de chroniques sur la planification financière de la retraite. Pendant ce temps, les Québécois doivent continuer à prendre les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité financière à la retraite.